À la Une: la presse mondiale fustige le passage en force de Macron, «président affaibli et isolé»
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La presse internationale n'est absolument pas tendre avec le président français, après son passage en force sur la réforme des retraites « qui risque bien de mettre le feu aux poudres », s'inquiète le quotidien suisse Le Temps. « C'est une déclaration d'impuissance », estime El Pais, « un échec », pour le Financial Times, « une humiliante reculade », raille le Times de Londres qui va renforcer « les tensions politiques autour d'une réforme qui a déjà provoqué des semaines de grèves et de manifestations ».
En contournant le Parlement, « Macron a agi avec le genre de mépris et d'indifférence dont il est parfois accusé », estime également le New York Times qui décrit « un président affaibli et isolé », certains députés de son propre parti avouent même en off « que ce passage en force est le signe que l'ancien banquier d'affaires a perdu le contact avec les Français », rapporte de son côté le correspondant du Wall Street Journal.
« Un président déconnecté et isolé », analyse également Die Zeit, le magazine allemand très sévère, qui met en avant qu'en zappant le Parlement, « Emmanuel Macron a renforcé l'impression qu'il n'est pas intéressé par le consensus et le compromis », signe « d'une République bloquée » souligne encore Die Zeit, alors « que son deuxième mandat ne fait que commencer ».
Un quinquennat plombé par la crise politique et la colère sociale ?
« Si Emmanuel Macron avait voulu relancer les manifestations et les grèves, il ne s'y serait pas pris autrement », assène Le Soir, qui décrit le chaos qui a régné des jeudi soir dans plusieurs villes françaises et notamment à Paris. « Un pays en ébullition, où plus des trois quarts de la population est toujours opposés au relèvement de l'âge de la retraite à 64 ans », note de son côté Le Temps, qui souligne qu'au-delà de la colère de la rue, sur le front politique, la « crise institutionnelle n'est peut-être également qu'à ses débuts ».
Le moment est rude pour l'exécutif avec possiblement trois motions de censure au Parlement et la menace d'une possible « dissolution agitée par le président si l'une d'entre elles aboutit », même si ce n'est pas le plus probable, ajoute le quotidien suisse. « De quoi faire tomber le gouvernement », dit le Washington Post, pour qui « cette crise politique interroge surtout sur la capacité du président Macron à diriger le pays pendant les quatre années qu'il lui reste encore au pouvoir ».
Analyse et inquiétude partagée par le Financial Times, pour qui « cet échec sur la réforme des retraites soulève des questions sur sa capacité à obtenir le soutien des autres partis pour les nouvelles réformes qu'il a promises de l'immigration à la lutte contre le changement climatique ». La suite du quinquennat risque d'être « très compliquée », il serait d'ailleurs peut-être temps que « Berlin s'en préoccupe », commente Die Zeit.
La Pologne et la Slovaquie vont livrer des avions de combat à l'Ukraine
La Slovaquie a emboîté le pas à la Pologne ce vendredi matin, qui avait créé la veille l'événement en devenant « le premier pays de l'Otan à annoncer la livraison d'avions de combat à l'Ukraine », marquant ainsi, dit le Guardian, « une étape importante dans le soutien militaire à Kiev avant une contre-offensive attendue ». « Des avions de chasse réclamés depuis le début de la guerre par Kiev », souligne de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung, mais dont les demandes « avaient buté sur la résistance des alliés, craignant que la livraison d'avions à l'Ukraine ne soit perçue par Moscou comme une participation directe à la guerre ».
Les États-Unis ont finalement « donné leur feu vert », permettant ainsi la livraison dans les tout prochains jours de « quatre MiG-29 de l'ère soviétique » par la Pologne, alors que Bratislava en promet également 13 de son côté, note encore le quotidien allemand. Et la question se pose désormais de « possibles livraisons d'autres pays de l'Otan », souligne le New York Times, qui rapporte qu'en tout cas, Washington maintient « son refus de livrer des F16 pourtant tant convoités par les Ukrainiens » qui estiment « que seuls les avions américains pourraient faire la différence ».
Un refus tout net de Washington qui met en avant « qu'il faudrait trop de temps pour former les pilotes ukrainiens sur F16 », les États-Unis pointent également « un vrai risque comme tenu de la supériorité aérienne de la Russie », note encore le quotidien américain.
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